Tableau : Portrait du cardinal Arnaud d'Ossat, autrefois dit du cardinal de Gramont

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Saint-Sever

Le cartel moderne du cadre identifie le personnage portraituré avec Gabriel de Gramont (1486-1534), cardinal-archevêque de Toulouse et abbé de Saint-Sever : identification fantaisiste, comme suffit à le montrer la forme de la mozette et de la barrette, qui est celle en usage à la fin du XVIe siècle et dans la première moitié du XVIIe. Toutefois, aucun des abbés commendataires de Saint-Sever durant cette période ne fut honoré du cardinalat (hormis Niccolò Sfondrati, futur pape Grégoire XIV). Parmi les portraits connus de la douzaine de prélats français qui reçurent le chapeau rouge à cette époque, seuls ceux d'Arnaud d'Ossat (1537-1604), illustre diplomate créé cardinal par Clément VIII en 1599, correspondent aux traits de notre modèle. L'effigie s'inspire de plusieurs estampes contemporaines du prélat ou légèrement postérieures à sa mort : celle de Frans van den Wijngaerde (1644) et surtout la gravure anonyme copiée par Gérard Edelinck à la fin du XVIIe siècle (voir lien web).

Cette dernière estampe semble bien avoir servi de modèle au portrait en mosaïque qui orne le monument érigé en 1763 à la mémoire du cardinal d'Ossat dans l'église romaine de Saint-Louis-des-Français (signalé par l'abbé Dominique Bop, septembre 2017). Or, le commanditaire de cet ouvrage n'était autre que le saint-severin Matthieu de Basquiat, baron de La Houze (1724-1792), alors chargé d'affaires du roi de France à la Cour de Rome - une Vie du cardinal d'Ossat (Paris, Hérissant, 1771) relate en détail les circonstances qui motivèrent cette initiative (voir annexe 1). La copie aujourd'hui conservée à l'abbatiale fit donc certainement partie, comme plusieurs autres toiles de même provenance (réf. IM40006267, IM40006268, IM40006270, etc.), de la collection Basquiat. En quittant son poste romain pour de nouvelles fonctions, le baron de La Houze, "compatriote & admirateur du cardinal d'Ossat", désira sans doute conserver un souvenir du geste qui fit "autant d'honneur à [s]a générosité (...) qu'à son discernement".

L'inventaire après décès de Matthieu de Basquiat (10 novembre-10 décembre 1792), s'il mentionne de nombreux tableaux (42 tableaux "à cadre doré" et un tableau "à cadre de bois" dans le vestibule, 19 "à cadre doré" et un "de bois" au salon, trois autres "dans la chambre sur le salon", etc.), ne précise malheureusement ni leurs sujets ni leurs dimensions, interdisant ainsi de repérer parmi eux les œuvres actuellement à l'abbatiale.

Périodes

Principale : milieu 18e siècle

Stade de création copie d'estampe
Auteurs Personnalite : Basquiat Matthieu II de

Matthieu II de Basquiat, baron de La Houze et de Bonnegarde, baron de Larbey, Baigts et Poyloault, seigneur d'Espaigne et de La Mirande, gouverneur de Grenade (sur l'Adour). Né à Saint-Sever (Chalosse) le 11 février 1724, mort à Bagnères-de-Bigorre le 6 octobre 1792 ; dit "chevalier de La Houze", puis baron de La Houze ; fils aîné d'André de Basquiat, baron de La Houze, et de Marie Anne du Vacquier d'Aubaignan. Marié en premières noces, à Paris en 1752, avec Claude Gabrielle Bouthillier de Chavigny, veuve Petit (1700 - Paris, rue de Richelieu, 30 juillet 1774 [AN Y 12, Paris, index des scellés]), fille de Jacques Léon Bouthillier de Chavigny (1640-1712), de la célèbre famille de secrétaires d'État, et sa seconde épouse Françoise Louise Marie de Mesgrigny (1661-1729, et veuve de Louis Petit. Marié en secondes noces, à Paris le 17 avril 1775, à Louise Elisabeth Fabre (ou Favre) de Favens ou Deschalans (morte à Blois en 1816), sans postérité. Le baron de La Houze fit carrière dans la diplomatie : attaché d'ambassade en Espagne (1748), chargé d'affaires et ministre plénipotentiaire à Naples (1759-1762), à Rome (1762-1764), à Parme (1766-1770), à Hambourg, Brême, Lübeck et en Basse-Saxe (1772-novembre 1779), enfin ambassadeur au Danemark (décembre 1779-février 1792). Il fut aussi conseiller d’État (23 janvier 1770), commandeur et administrateur des ordres royaux de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem.

, commanditaire, propriétaire (attribution par travaux historiques)

Toile rectangulaire verticale en un seul lé, à tissage serré et régulier, préparation brun-rouge ; châssis simple ; cadre rapporté en bois mouluré et doré sur apprêt crayeux.

Catégories

peinture

Structures
  1. , rectangulaire vertical
Matériaux
  1. Matériau principal : toile

    Mise en oeuvre : support

    Techniques : peinture à l'huile

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 72

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 60


Précision sur les dimensions :

Dimensions à l'ouverture du cadre. Cadre : h = 89 ; la = 77.

Iconographie
  1. Caractère général : portrait

    Thèmes : cardinal, barrette

  2. Caractère général : en buste


Précision sur l'iconographie :

Portrait en buste, de trois quarts vers la gauche, d'un cardinal barbu, vêtu d'une mozette rouge à capuche et d'un petit collet blanc, et coiffé d'une haute barrette carrée à trois cornes. Fond neutre brun.

Inscriptions et marques
  • inscription donnant l'identité du modèle, sur cartel
  • numéro de série (incertitude)

Inscription sur le cartel moderne du cadre : CARDINAL DE GRAMONT. A côté, étiquette portant le nombre 81 (numéro d'inventaire ?).

État de conservation
  • mauvais état

Nombreuses lacunes sur le devant, craquelures, nombreux trous dus à un relâchement du tissage.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Saint-Sever , place du Tour du Sol

Milieu d'implantation: en ville

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